mercredi 22 février 2012

Grèce Story : le programme de télé-réalité qui vous parle de votre avenir...

Crédit photo : AFP


On ne parle que de ça. Sur tous nos écrans, dans les journaux, les smartphones : La grèce connait une crise sans précédent et  entraîne dans sa chute d'autres membres de la zone Euro, qui prennent tout juste conscience de l'urgence et de la gravité de la situation de leurs voisins grecs.

Parallèlement, il se joue autre chose d'important en Europe et c'est en France que ça se passe.

Hier, à l'assemblée nationale, a eu lieu le vote pour la mise en place d'un nouveau fonds monétaire  européen : Le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) qui doit remplacer, en 2013, le Fonds Européen de Stabilité Financière.
Doté de 500 milliards d'euros, il permettra aux pays (comme la Grèce) de récupérer rapidement des liquidités en cas de crise financière.

Oui, mais...pour bénéficier du MES, les pays demandeurs devront se conformer au Pacte de discipline budgétaire, conclu entre 25 états de l'UE,  et qui sera voté le 1er Mars prochain. 
Parmi les obligations qu'il comporte, celle d'une inscription dans la constitution de la fameuse "règle d'or" de l'équilibre budgétaire qui vient du Pacte de stabilité et de croissanceun ensemble de critères que les pays de la zone euro se sont engagés à respecter vis-à-vis de leurs partenaires, et qui leur permet de coordonner leurs politiques budgétaires nationales et d’éviter l’apparition de déficits publics excessifs. 
Il impose aux États de la zone euro d’avoir à terme des budgets proches de l’équilibre ou excédentaires.
D'où la demande faite à la Grèce par l'Union Européenne d'apporter des garanties financières plus importantes et de mettre en place un énième plan d'austérité qui a plongé le pays dans le chaos...

Les résultats du vote du 21 février, à l'assemblée nationale, pour la mise en place du MES sont les suivants :
256 voix pour, 44 contre et 131 abstentions, ces derniers votes venant essentiellement de la gauche.

Car, rappelez-vous, nous sommes en pleine campagne présidentielle et la situation de la Grèce (et plus globalement de l'Europe en crise) est en train de devenir un argument de campagne.
A gauche, on l'a très bien compris, puisque François Hollande, en cas de victoire aux présidentielles, a promis de rediscuter ce fameux pacte de stabilité budgétaire demandé par la chancelière allemande Angela Merkel et que le Parti Socialiste considère comme un "mauvais traité".

Dans la course à l' élysée, qu'ils soient de ce bord là, d'un autre ou des extrémités, les candidats sont en train de s'engouffrer dans la brêche "Grèce/crise de la dette en Europe" par ce qu'une prise de décision s'impose et que c'est aussi l'avenir des citoyens français qui se joue en ce moment.

Peut-être que ce qui nous attend, si nous ne faisons pas les bons choix, ressemblera à une carte postale de la place syntagma, en ce moment, à Athênes, où le peuple grec a vu son pouvoir d'achat diminuer de moitié en 2 ans, où les salaires ont baissé de 20 voire 30%, des coupes dans les retraites, 15 000 emplois de la fonction publique supprimés, des salariés qui travaillent gratuitement pour leur patron en "attendant que ça aille mieux", un taux de suicide qui a augmenté de 40% depuis juin 2011 selon le ministre grec de la santé.
Dois-je continuer la liste ?

Si les plans d'austérité qu'on inflige à la Grèce se multiplient, c'est toute l'Europe qui plongera.

Le vote du 1er Mars prochain sera donc décisif, car il va obliger les différents partis en lice pour la présidence à se positionner et à  convaincre les citoyens français de la légitimité de leurs programmes respectifs, concernant l'avenir économique de la France et de l'Europe.

Un excellent test pré-présidentielles, qui pourrait s'avérer fort instructif, en attendant de savoir si la partie jouée par la France va se transformer en tragédie (grecque?).

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