vendredi 22 octobre 2010

Vote bloqué au sénat, faites vos jeux, rien ne va plus...





Ce jeudi 21 octobre à 16h30, Eric Woerth a demandé aux sénateurs de se prononcer en "vote bloqué" concernant la réforme des retraites. Cette procédure, prévue à l'article 44-3 de la Constitution, permet au gouvernement d'obtenir que l'Assemblée se prononce par un «vote unique» sur les articles additionnels du texte encore à examiner, en n'y ajoutant que les amendements du gouvernement et les amendements des sénateurs acceptés par lui. En vertu de cette procédure, le gouvernement a mis de côté 228 des 254 amendements restants à examiner. Il souhaite que la réforme soit adoptée d'ici vendredi.
Pour résumer : Circulez, y a rien à voir, merci de ne pas manifester et de bien vouloir vous la fermer. Le ton est familier dans ma formule mais le fond est le même...
Martine Aubry, première secrétaire du Parti Socialiste a d'ailleurs réagi assez vivement sur le sujet : 


"M. Sarkozy vient de décider d'imposer le vote bloqué au Sénat sur le débat des retraites (...) Après avoir braqué le pays en voulant lui imposer une réforme injuste, après l'avoir bloqué en refusant de reprendre les négociations, le président méprise le Sénat et la démocratie en coupant court aux débats(...)Après le débat interdit à l'Assemblée nationale, ce nouveau contournement du Parlement est scandaleux. Comment accepter que sur un sujet essentiel, qui engage le pacte social et républicain, on refuse aux élus de la nation le temps nécessaire au débat? Cette décision déshonore et discrédite le gouvernement et le président."


Seulement voilà, en même temps que cette demande de "vote bloqué" était faite à la chambre haute du parlement, l'intersyndicale se tenait et 2 nouvelles journées de mobilisation ont été décidées :  le 28 octobre, au moment où la commission mixte paritaire députés-sénateurs devra se mettre d'accord sur les divergences des textes votés par les deux assemblées et le 6 novembre prochain, juste avant la promulgation de la loi.
En tentant de "passer en force" avec ce projet de loi, le gouvernement, selon moi, a tout faux. 
Il espère l'essoufflement de la mobilisation pour cause de vacances scolaires, accélère les choses au sénat pour gagner du temps (autant se prendre les pieds dans le tapis devant tout le monde, c'est tout aussi discret), mise sur une dégradation de l'opinion publique envers les jeunes et les grévistes (grâce aux casseurs) et continue (malgré tout) à penser que les français vont vraiment agir comme ça ? Donnons lui  tort !
Cet après-midi encore, Nicolas Sarkozy disait "qu'on a pas le droit de prendre en otage des gens qui n'y sont pour rien".
En ce qui me concerne, depuis 2007, bien que je n'y sois pour rien, je suis prise en otage dans mon propre pays, dont on bafoue les valeurs, le pays des "droits de l'homme" qui a perdu 33 places, se retrouve en 44e position sur la liste des pays qui respectent la liberté de la presse (Rapport de Reporters Sans Frontières pour 2010) et maintenant, non content de couper la parole à la presse, il coupe la parole aux français et à leurs représentants politiques. J'ai honte !!
Alors oui Monsieur Sarkozy, pour une fois je suis d'accord avec vous : on a vraiment pas le droit de prendre en otage des gens qui n'y sont pour rien.
Bientôt ce n'est pas le vote du sénat qui sera bloqué, mais tout le pays, et cela par votre seule et unique faute, car le seul preneur d'otages ici, c'est vous !

4 commentaires:

  1. Hello Anna. Je ne sais pas si tu as vu ce qu'à dit Corinne Lepage dans le monde concernant la tentative de prise de pleins pouvoirs par Sarkozy, c'est assez flippant.

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  2. je peux voir ça où ? tu as le lien vers l'article ?

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  3. C'est ça que vous cherchez ?
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/10/21/reforme-des-retraites-halte-au-feu_1429316_3232.html

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  4. Merci Alicia, il s'agit bien de cela, je viens de lire l'article, c'est édifiant et encore pire que ce que je pensais...

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